Faire le tour de l’île a été géniale et je suis encore, bien des jours après, en train de surfer sur une vague de joie qui j’espère durera le plus longtemps possible.
Comme un enfant qui découvre de nouveaux jeux, je suis dans un état d’enthousiasme qui ne fait que me confirmer ô combien ma décision a été bonne.
J‘ai fait le choix de partir entre juillet et août 2013 à un moment où je trouvais que ma vie tournait en rond et manquait cruellement de sens. Je me suis projeté dix ans plus tard et l’idée d’être dans la même situation avec un salaire à peine révisé m’a incité à une réflexion profonde.
Je n’ai pas fait une croix sur une vie de famille « normale ». Loin de là, c’est même l’inverse, mais ce n’était pas / plus le moment, j’avais un grand besoin de retrouver cette flamme que j’ai eu pendant toute mon adolescence et mon début de vie d’adulte. Je ne comprends que assez peu finalement comment celle ci s’est peu à peu éteinte, comment je me suis laissé aller à des tourments qui n’en étaient pas. Je n’acceptais pas ma vie et j’en ai voulu beaucoup aux autres sans raison. Je me suis servi de mes proches comme exutoire plutôt qu’aller chercher les réponses en moi. Je considère avoir fait un bon bout de chemin qui a commencé bien avant le voyage et je retrouve enfin de vieux automatismes : je fais ce que je veux. Les contraintes, oui, mais celles que je m’impose et non celles de mon entourage qui m’ont tant pesées.
Je ne sais pas de quoi mon avenir sera fait après ce voyage… J’ai un plan qui m’amène jusqu’en Inde l’année prochaine et mon retour programmé en France sera un nouveau départ avec certainement quelques tracas surmontables et momentanés. Je sens irrémédiablement chaque jour une prise de hauteur sur ce qu’est et a été ma vie et franchement je ne suis pas trop peu fier du chemin parcouru. Disons que ce n’est pas une autoroute bien droite et sans péage mais plutôt une succession de lacets avec quelques sections en travaux qui m’ont obligées à m’arrêter certaines fois.
Le retour vers le continent est plus rapide que l’aller (j’ai dormi les trois quarts du vol !) et je reviens quelques jours à Santiago ce qui me permet de faire un crochet vers Valparaiso, un nom qui m’inspire depuis longtemps (comme Ushuaia, Vladivostok, Katmandou , Alice Springs et bien d’autres …). Mon parcours à travers le Chili continue et je décide d’aller en bus à San Pedro de Atacama, région désertique du nord du pays … vingt cinq heures de bus m’attendent …