Passés trois jours je décide de rejoindre la Bolivie par le biais d’une expédition en 4x4 à travers les hauts plateaux andins (solution qui m’évite un immense détour et qui me fera économiser une belle somme au final). L’altitude fait des dégâts : trois des voyageurs d’un groupe (nous sommes une dizaine de groupe de cinq ou six personnes par véhicule) doivent rebrousser chemin, direction l’hôpital. Les nuits sont magnifiques, les étoiles brillent par milliers, la voie lactée est bien visible … et il fait moins dix degrés avec un vent de temps en temps qui fait ressentir des températures bien plus basses.
Le dernier jour de cette aventure se termine après une nuit dans un hôtel de sel dans le Salar d’Uyuni. Un immense ancien lac à sec avec ses îles et îlots qui donnent un paysage incroyable : plat jusqu’à l’horizon avec un ciel bleu et un sol blanc (dû au sel) d’une pureté qui oblige à porter en permanence des lunettes de soleil. Les rétines peuvent en prendre un sacré coup sinon !
La succession de tous ces paysages depuis des semaines me fait pousser des ailes et me donnent encore plus envie de découvrir de nouveaux lieux. L’arrivée dans la ville d’Uyuni ramène un peu les pieds sur terre, celle ci est entourée de déchets qui sont emportés par les vents et cela laisse une drôle d’impression. C’est le pays le plus pauvre d’Amérique du Sud et on peut comprendre que les boliviens aient d’autres pensées que la protection de l’environnement. Cela contraste forcément avec ma petite situation de privilégié occidental qui se pose plein de questions sur son bien être … J’ai honte sur ce point mais je m’attendais à ce genre de constat. Je n’avais pas besoin d’arriver en terre bolivienne pour comprendre les inégalités de ce monde mais c’est vrai que les voir donne une sérieuse envie de remettre sa vie en perspective…
Je quitte Uyuni le soir même. Direction La Paz. Le voyage en bus est infernal. Onze heures de trajet dans un véhicule sans amortisseur sur des routes en terre empêchent forcément de dormir et j’arrive dans la capitale le dos bien endolori et dans un état plutôt vaseux … Je ne me plains pas du tout, cela fait parti du voyage. Encore une fois, j’ai été prévenu de la dangerosité de cette ville et encore un fois je suis plutôt satisfait de mon séjour. Je ne reste pas longtemps : deux jours me suffisent et je sais déjà que je n’irai pas dans la capitale péruvienne, mon prochain pays car je n’en ai pas l’envie tout simplement. Je prends un nouveau bus direction la frontière naturelle avec le Pérou, le lac Titicaca. La ville située à son bord, coté bolivien, s’appelle Copacabana, comme la plage brésilienne. Pas spécialement accueillante, elle a le mérite de proposer plusieurs hôtels avec des chambres spacieuses et me permet de penser à la suite de mon voyage. Je décide de planifier une journée sur l’île du soleil où des vestiges incas m’attendent et qui seront une bonne introduction avant ma prochaine étape de l’autre coté du lac, la ville de Puno, au Pérou donc.
Suerte !